Augmentation des arrêts de travail en entreprise : comment réagir ?

​Les derniers chiffres publiés par la Caisse Nationale d’Assurance maladie sont sans appel : le coût des arrêts de travail a augmenté de 5,2 % en 2017, et les indemnités journalières versées en janvier 2018 ont grimpé de 8% par rapport à janvier 2017. Pourtant, les taux d’accidents du travail et des maladies professionnelles n’ont jamais été aussi bas… Explications.

 

État des lieux des accidents du travail et des maladies professionnelles

Les accidents du travail sont à un niveau historiquement bas, avec une moyenne de 33,8 accidents pour 1000 salariés enregistrée en 2016. Cet indicateur cache toutefois des disparités : si les accidents ont baissé de 29 % en 10 ans dans le secteur du BTP, ils ont augmenté de 45 % dans celui de l’aide et des soins à la personne, et leur fréquence s’est envolée dans les entreprises d’intérim.

Côté maladies professionnelles, le constat est le même : elles diminuent de façon générale avec une baisse globale de 4,3 % des déclarations de nouvelle maladie depuis 2015, exception faite des cancers hors amiante (+ 10 %).

 

Des progrès significatifs de prévention, qui restent à poursuivre

Ces chiffres globalement satisfaisants sont corrélés par la branche Assurance Maladie-Risques Professionnels (AT-MP) à l’engagement significatif des entreprises dans des programmes de prévention : lutte contre les troubles musculo-squelettiques, prévention des cancers professionnels (entreprises de nettoyage, garages, secteur de la métallurgie), et prévention des chutes (BTP). 

 

Des efforts qui méritent toutefois d’être maintenus, notamment en matière de prévention des lombalgies (qui représentent 20 % du nombre d’accidents du travail, et 3 mois d’arrêt en moyenne), et des troubles psychosociaux (qui font l’objet de 3 fois plus de demandes d’arrêt de travail depuis 2011). 

 

Une synergie à déployer pour réduire les risques de santé des salariés

Selon une enquête BVA-Rehalto, 1 salarié sur 4 en situation d’arrêt de travail n’attribue pas directement son arrêt à une cause professionnelle. Ce qui participe à expliquer l’augmentation du coût des arrêts non comptabilisés par la branche AT-MP. Leur évolution n’en reste pas moins inquiétante, et l’absentéisme consécutif emporte de lourdes conséquences sur le fonctionnement des entreprises. 

 

En ligne de mire notamment, les pathologies psychiques et somatiques liées à l’épuisement professionnel et au mal-être au travail. 27 % des salariés sondés, soit 7 % de plus qu’un an auparavant, évoquent des conditions de travail et d’encadrement stressantes, alourdies par une surcharge de travail et un sentiment de manque de reconnaissance. 

 

La mise en place d’un contrat collectif santé adapté aux risques des salariés, l’offre d’une solution de prévoyance permettant de compenser la perte de revenu liée à l’arrêt de travail, et le déploiement d’un dialogue social de qualité à l’occasion de leurs souscriptions, s’avèrent à ce titre des enjeux majeurs pour les entreprises. 

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